En regardant récemment quel coupé américain pourrait potentiellement venir compléter mon garage d’ici quelques années, j’ai repensé à la Chevrolet Corvette IROC-Z des années 80. Un style typiquement eighties, la version la plus puissante et la plus emblématique (la plus chère aussi…) de sa génération, un V8 bien évidemment voilà qui pourrait potentiellement me plaire. Et en regardant les (quelques) annonces pour ce modèle, je me suis rappelé de ce championnat qui a donné son nom à cette Camaro un peu spéciale.

CHEVROLET-Camaro-IROC-Z28-1862_3 autoevolution.comChevrolet Camaro IROC-Z, Photo : autoevolution.com

Mon souvenir du championnat IROC est d’ailleurs assez ancien. Je l’ai découvert dans un opus (le neuvième pour être précis) de la série de cassettes vidéo HAVOC dans les années 90. Ces reportages consistaient en des compilations d’accidents et autres faits spectaculaires enregistrés dans des courses auto, moto mais aussi de camions et de bateaux. Bref, une mine d’or pour le jeune petrolhead que j’étais déjà lorsque j’avais une dizaine d’années. Je me rappelle que ce championnat IROC consistait en des courses de Camaro (de troisième génération justement) sur des circuits américains et que des grands noms de la course automobile s’y affrontaient. En effet, je me souviens de noms tels que ceux de Bobby Unser, son père Al Unser, Dale Earnhart ou encore Bobby Rahal.

dce41938b979a9ada168c9ac8b36dc3f i.pinimg.comChampionnat IROC, Photo : pinimg.com

Il n’en fallait pas plus pour me donner envie de faire des recherches sur ce championnat et d’écrire cet article. IROC signifie en fait International Race Of Champions et comme son nom l’indique, il s’agit d’une compétition automobile qui faisait s’affronter des pilotes invités issus de diverses catégories. L’idée générale était de faire une sorte de « All-Star Game » version course automobile. Bon, pour le côté international, c’était pas tout à fait ça, la grande majorité des pilotes étaient nord-américains. Pour les circuits, là encore pas de grande diversité, les courses se déroulaient principalement sur des ovales nord-américains.

Le principe était que les pilotes conduisent tous des machines identiques, afin que seul leur talent permette de les séparer. La seul élément variable entre les véhicules était les réglages du siège et du volant.  Pour la première édition en 1974, 12 pilotes furent invités et les voitures ne furent pas des Camaro, mais des Porsche Carrera RSR. Le vainqueur de la saison inaugurale composée de quatre courses fut Mark Donohue. Sa victoire lors de la dernière manche de cette première saison d’IROC est d’ailleurs un peu triste, étant donné qu’il s’agit de la dernière du pilote, qui se tuera aux essais du grand prix d’Autriche de Formule 1 l’année suivante.

1280px-IROCPorschePorsche 911 RSR IROC de Richard Petty, Photo : wikipedia

L’IROC se poursuivit ensuite jusqu’en 2006, avec une absence sur les circuits entre 1981 et 1983. Chaque année, un modèle de voiture était utilisé pour l’ensemble de la compétition. Après la Porsche de la première saison, un contrat fut passé avec General Motors pour la fourniture des véhicules. C’est ainsi que l’IROC commença à devenir une course de Camaro, jusqu’en 1990 où la Chrysler Corporation récupère le contrat. Des Dodge Daytona (entre 1990 et 1993) puis Avenger (en 1994 et 1995) sont alors fournies aux pilotes. A partir de 1996, on passe sur des Pontiac Trans Am, jusqu’en 2006, dernière année de l’IROC.

75617514 superchevy.comChevrolet Camaro IROC, Photo : superchevy.com

mecum2Dodge Avenger IROC, Photo : Mecum

En effet, en 2007, l’IROC n’a pas lieu en raison de difficultés financières des organisateurs. En 2008, ces derniers vendent aux enchères les biens de la compétition et ainsi s’arrête l’histoire de l’IROC.

mecumPontiac Trans Am IROC, Photo : Mecum

Initialement voulue comme rassemblant des pilotes de tous horizons, l’IROC est devenu dans les années 90 une compétition essentiellement tournée vers des courses de type Nascar. En effet jusqu’à 1992, les courses se déroulèrent à la fois sur des ovales et des circuits routiers. Entre 1992 et 2005, l’IROC devient une compétition exclusivement sur ovale. Aussi, il n’est pas étonnant que ce soient majoritairement des grands noms de la Nascar qui figurent au palmarès de l’IROC, tel que Mark Martin (à 5 reprises), Dale Earnhart, Kurt Busch, Tony Stewart ou encore Bobby Labonte. A noter tout de même une victoire d’un pilote de Formule 1, Mario Andretti en 1979, soit un an après son unique titre en F1. Plus étonnant, celui qui est surnommé « the King », aux USA, l’immense Richard Petty, sept titres en Nascar et 200 victoires, n’a finalement jamais remporté l’IROC, malgré plusieurs participations.

Pour revenir à la Camaro IROC-Z évoquée au début de cet article, Chevrolet n’est pas la seule marque ayant tiré parti de la fourniture de voiture au championnat IROC pour décliner une série spéciale d’un modèle de série. En effet, Dodge a commercialisé au début des années 90 une version IROC de sa Daytona, modèle alors utilisé pour la compétition. Ce petit coupé à traction avant offrait tout de même une puissance de 225 chevaux tirés d’un moteur 2,2 L Turbo développé en collaboration avec Lotus. Il est d’ailleurs étonnant que Pontiac, qui a assuré la fourniture de véhicules pour l’IROC pendant plus de 10 ans, n’en ait pas tiré partie pour en faire un argument marketing, avec par exemple une série spéciale de Firebird.

1992_dodge_daytona_2_dr_iroc_r_t_turbo_hatchback-pic-4444892731587401768-640x480 cargurus.comDodge Daytona IROC, Photo : cargurus.com

A noter que le nom IROC fut utilisé par Volkswagen pour un concept plutôt réussi préfigurant la dernière génération de Scirocco, dévoilé au mondial de l’automobile de Paris en 2006. Le hasard voudra que le concept soit dévoilé la même année que la toute dernière saison de l’IROC. Plus grand-chose à voir avec les courses de Camaro des années 80, me direz-vous, mais le clin d’œil était sympa, l’acronyme IROC étant en fait une partie du nom SCIROCCO.

IROCVW IROC, Photo : GME