Cette semaine sur A story about cars, un petit coupé Ford qui a connu un certain succès en Amérique mais qui a aujourd’hui disparu de la plupart des mémoires.

Si l’on vous parle de Ford Maverick, vous pensez certainement au 4×4 basé sur la plate-forme du Nissan Terrano II et présenté au salon de Genève en 1993. Disponible en carrosserie 3 et 5 portes à une époque où il ne fallait pas avoir trois SUV dans sa gamme pour faire des chiffres de vente corrects, ce Maverick sera vendu dans les concessions Ford entre 1993 et 1999. Une seconde génération de 4×4 Maverick, basé sur le Ford Escape américain et commun au Mazda Tribute, sera commercialisée dans certains pays d’Europe, mais la France en sera privée (on a eu le Mazda, par contre…).

ford_maverick_1996_images_1_bFord Maverick, Source : favcars.com

Mais aujourd’hui, ce n’est pas de cette Ford Maverick que je veux vous parler mais d’une autre bien moins connue chez nous, un petit coupé datant des années 70. Cette Maverick là, je l’ai découverte d’une manière très originale, il y a une petite douzaine d’années. Cela remonte au démarrage de ma collection de Hot Wheels. En parcourant les rayons d’une enseigne bien connue de magasins de jouets, je suis tombé sur un petit coupé jaune-orange appelé « Grabber Maverick ». La petite voiture miniature était sympa, je l’ai donc achetée mais ce n’est qu’en me renseignant un peu plus tard que j’appris que Grabber faisait référence à une finition ainsi qu’à une série de coloris disponibles au catalogue (notamment sur les Mustang) et que la Maverick était une petit coupé Ford vendu sur le continent américain. Enfin petite, 4,7 mètres quand même la 2-portes, on parle de voitures américaines !

hotwheels.fandom.com_grabber_maverickHot Wheels Grabber Maverick, Source : hotwheels.fandom.com

Le nom Maverick est d’ailleurs on ne peut plus américain, il fait référence aux Texas Longhorn non marqués au fer rouge. Le monogramme Maverick est d’ailleurs surmonté de deux cornes du célèbre bovin, comme on peut d’ailleurs le voir sur l’aile avant de la Hot Wheels ci-dessus.

Basée sur une Ford Falcon (comme la première génération de Mustang), la Maverick a été produite à partir de 1969. Comme plusieurs de ses compatriotes évoquées dans l’article Fresh Cherries sur A story about cars, la Maverick a été conçue pour répondre aux modèles importés et à la Volkswagen Coccinelle en particulier. En 1970, la Falcon est arrêtée et la Maverick, petit coupé 2 portes, constitue donc l’entrée de gamme du constructeur à l’ovale bleu, en attendant l’arrivée de la Pinto.

maverick_02Ford Maverick, Photo : GME

La Maverick sera principalement propulsée par des moteurs six cylindres. Trois blocs de 2,8 à 4,1 litres seront proposés, ainsi qu’un V8 de 302 ci (4,9 litres). Quand à la fameuse Grabber, celle de la Hot Wheels, il s’agissait en fait d’un packaging proposé sur les Maverick entre 1970 et 1975, qui comprenait une peinture et des strippings spécifiques ainsi qu’un spoiler. Un nouveau capot s’ajoute à l’ensemble en 1972.

maverick_01Ford Maverick, Photo : GME

La Maverick connaitra un important succès sa première année de commercialisation, avec 579 000 exemplaires produits, un chiffre s’approchant de celui de la première année de production de la Mustang. Pas mal pour une voiture dont plus grand monde ne se rappelle aujourd’hui….

Le petit coupé à carrosserie fastback sera rejoint en 1972 par une berline trois volumes. L’équipe de Roadkill de Motor Trend en avait d’ailleurs un exemplaire de couleur brune en état assez médiocre… qu’ils ont échangé contre une Jeep tout aussi rincée dans un épisode de l’émission. On peut la voir à gauche sur la photo ci-dessous.

ford_maverick_roadkill_imdb.orgBerline Ford Maverick Roadkill, Source : imdb.org

La Maverick sera produite aux USA bien entendu, mais également au Canada, au Mexique, au Vénézuela et au Brésil, où elle concurrencera la Chevrolet Opala, sur la route comme sur les circuits. La Ford Maverick sera tellement populaire au Brésil qu’une formation rocheuse ressemblant à la ligne de toit du coupé sera nommée Maverick Stone. Un concessionnaire local proposera même une version break de la Maverick.

La Maverick aura également droit à une petite soeur chez Mercury, la Comet. Basiquement, il s’agit de la même voiture avec une calandre, des feux et un capot spécifique. Même la version Grabber aura un équivalent Mercury, la Comet GT. Le nom Comet n’est pas inconnu dans la gamme Mercury. Il désignait déjà un petite voiture développée parallèlement à la Ford Falcon et qui devait initialement rejoindre le catalogue de la défunte marque Edsel. Richard Rawlings, le célèbre patron du Gas Monkey Garage possédait une Comet de sixième génération (celle basée sur la Maverick, produite entre 1971 et 1977) de couleur verte lorsqu’il allait au lycée. Par la suite, il s’est fait construire une nouvelle Comet customisée, de la même couleur, par son équipe de mécanicien. Cette voiture fut par la suite proposé comme lot principal d’un concours lancé par le Gas Monkey Garage.

8912f63a84bd5f63204a55146d3c71c4_pinterestMercury Comet Gas Monkey Garage, Source : pinterest

1977 marquera l’arrêt de la production aux USA des Maverick et Comet. La production durera jusqu’en 1979 en Amérique du sud. Aujourd’hui, ces modèles peuvent encore se croiser aux USA mais très peu ont franchi l’Atlantique. J’ai le souvenir de n’avoir vu qu’une seule Maverick sur les rassemblements et évènements divers auxquels j’ai participé, la bleue qui illustre cet article.

maverick_03Ford Maverick, Photo : GME

J’espère que cet article vous ait permis d’en découvrir un peu plus sur cette Ford méconnue, qui pourrait constituer une alternative originale à l’acquisition d’une plus classique Mustang ou compléter une collection de Ford avec un modèle peu commun et surtout n’oubliez pas, vivez pleinement la passion automobile !