Cette semaine sur A story about cars, on repart 15 ans en arrière à la Porte de Versailles pour l’édition 2006 du Mondial de l’automobile.
Habitué aux salons de Genève et de Francfort, plus proches (quoique) de mon Alsace natale, je me suis rendu pour la première fois au Mondial de l’auto en 2006. Une véritable expédition à l’époque, un an avant la mise en service du TGV Est, aller-retour dans la journée, deux fois cinq heures de trajet, départ 5 heures du matin, retour minuit, ça forge des souvenirs…
Une fois sur place, on était un dimanche et la Porte de Versailles était noire de monde. De mémoire, ce Mondial 2006 était très probablement le salon le plus fréquenté que j’ai eu l’occasion de visiter. Il fallait clairement jouer des coudes ou s’armer de patience pour découvrir les nouveautés présentés. Et ne parlons pas de faire de jolies photos… Mais pourtant, ce Mondial 2006 n’était pas dénué d’intérêt au vu des autos présentées.
Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises sur ce site, le milieu des années 2000 était vraiment de mon point de vue une époque bénie pour l’automobile et ce salon en était logiquement le reflet. Pas question de mobilité électrique pour l’instant, tout juste des concept cars hybrides (dont des hybride diesel, un truc quasi-complètement écarté aujourd’hui) et un grand raout sur les biocarburants avec notamment Saab qui s’était fait l’ambassadeur de cette énergie alternative. Dommage, ça aussi, ça a fait plutôt pschitt, même si quelques constructeurs dont Ford ou Jaguar continuent à croire à cette énergie aujourd’hui.
De belles américaines
Quelle joie pour l’amateur d’américaines de visiter un salon en 2006 ! Cadillac, Corvette, Chrysler, Dodge et même encore Hummer sont présents cette année à Paris, avec des stands présentant l’ensemble de leur gamme importée. Chez Dodge, qui cherche à s’implanter sur le vieux continent, à côté du Nitro et de la future Avenger, il y a même un Caliber SRT-4 qui finalement n’aura pas l’honneur de trôner dans nos concessions ! Mais à l’époque, j’avais bien cru qu’on y aurait droit ! Ce Mondial était aussi l’occasion pour voir de découvrir en vrai la troisième génération de Wrangler, JK pour les intimes, qui connaitra une longue carrière de plus d’une décennie.
Jeep Wrangler JK, Photo : GME
Hummer H2, Photo : GME
Des sportives allemandes
Chez Mercedes, la SLR, lancée en 2003, est déjà une sportive assez ancienne en octobre 2006. Une petite série spéciale, la 722 Edition était l’occasion de continuer à faire parler un peu d’elle. Pourquoi 722 ? Il s’agit du numéro de la 300 SLR au volant de laquelle Stirling Moss et son copilote Denis Jenkinson ont remporté les Mille Miglia en 1955. L’auto gagne 24 chevaux par rapport à la version classique (soit 650 au total) et se distingue par un packaging aérodynamique et des jantes noires spécifiques.
Mercedes SLR « 722 Edition », Photo : GME
Chez Porsche, on est en plein dans le développement de la gamme 997 de la 911. Après les GT3 et Turbo dévoilées à Genève, c’est au tour de la Targa et surtout de la GT3 RS de se montrer à Paris. Dans sa livrée orange et noire, cette version radicale de la GT3 sera pour moi l’une des autos les plus marquantes de ce salon.
Porsche 911 (997) Targa, Photo : GME
Porsche 911 (997) GT3 RS, Photo : GME
Des concepts annonciateurs de modèles de série
Si beaucoup de constructeurs notamment français produisent à cette époque de nombreux show-car sans suite commerciale (voir la suite de cette article), certains autres dévoilent des concepts préfigurant largement de futurs modèles de série. C’est le cas chez Ford avec l’Iosis X qui présent les traits de celui qui deviendra le premier SUV Kuga.
Ford Iosis X, Photo : GME
Chez VW, on dévoile le concept IROC, tout de vert vêtu, qui annonce le retour d’un coupé Scirocco aux allures de break de chasse. A noter le jeu de mot entre le nom IROC du concept, qui désigne également une compétition américaine sur circuit déjà évoquée sur A story about cars et celui du modèle de série scIROCco. Fallait y penser !
VW IROC, Photo : GME
Des concepts car français
Au Mondial, les trois constructeurs tricolores jouent à domicile ! Un peu comme les allemands à Francfort, ils en profitent pour s’étaler sur de larges stands et dévoilent généralement des concepts cars extravagants, largement mis en avant dans la communication et les articles consacrés au salon. L’édition 2006 n’a pas dérogé à la règle avec trois autos étonnantes. Chez Renault, le cabriolet 4 places Nepta se distinguait par ses panneaux latéraux englobant portières, capot et coffre et s’ouvrant à la manière d’un capot d’une auto d’avant-guerre. Spectaculaire mais difficile à transposer en série !
Renault Nepta, Source : wikipedia
Après la très désirable 908 en 2004, Peugeot a récidivé avec une tout aussi réussie 908 RC, sorte de version berline de l’engin, donc quelques gimmicks seront repris par la suite sur des modèles de série.
Peugeot 908 RC, Source : motor1.com
Enfin, Citroën n’était pas en reste avec la C-Métisse, une sorte de coupé/break de chasse avec portière en élytres, propulsée par un hybride électrique/HDI, PSA y croyait bien à l’hybride diesel à l’époque ! Au final, comme de nombreux concepts-car français aucune de ces autos ne franchira le stade de la production !
Citroën C-Métisse, Source : citroen-autofrance.blogspot.com
Des 4×4 de course
Le salon de Paris 2006 a également été l’occasion pour voir d’approcher deux légendes du tout-terrain. Tout d’abord, un Mitsubishi Pajero ayant couru au Dakar en 1993 et notamment piloté par le belge Bruno Saby. On reconnait notamment sur l’engin un sticker de la société Sonauto qui était importateur de la marque Mitsubishi (mais aussi de Porsche, Chrysler…).
Mitsubishi Pajero Dakar 1993, Photo : GME
Plus récent et plus extrême aussi, chez Suzuki, était exposé une version contemporaine du célèbre 4×4 ayant couru la course de côte de Pikes Peak dans le Colorado. Les amateurs de jeu vidéo ayant passé des heures (voire jours) sur Gran Turismo 2 l’auront bien évidemment reconnu. Si la version jouable sur Playstation était basé sur une Escudo, celle-ci, basée sur un petit SX4 est plus récente. A part le look de la face avant, il faut bien chercher pour trouver des éléments communs avec l’auto de série.
Suzuki SX4 Hillclimb Monster, Photo : GME
Des compactes fort désirables
2006 marque également la présentation de l’une des voitures compactes les plus cool des années 2000, qui j’aurai bien aimé posséder à l’époque : la Volvo C30. Son look de break de chasse s’inspire clairement de l’une des légendes de la marque, la P1800 ES du début des années 70.
Volvo C30, Photo : GME
Chez Honda, un an après la présentation de la très 8ème génération de Civic, voici la Type R, en version 3 portes, motorisée comme celle qu’elle remplace par un 2 litres atmosphérique. J’ai eu la chance de pouvoir en tester une, dans ce même coloris argenté d’ailleurs, qu’est-ce que ça marchait bien, mieux que certains V6 !
Honda Civic Type R, Photo : GME
Tout aussi chouette et plus puissante avec ses 265 chevaux et présentée dans une couleur orange absolument géniale, voici la 2ème génération d’Audi S3. Elle partage la vedette sur le stand de la marque aux anneaux avec un autre futur grand succès, la seconde génération d’Audi TT, dont le style toujours Audi marque cependant une rupture avec celui de sa devancière.
Audi S3, Photo : GME
Audi TT, Photo : GME
Enfin, sur le stand du carrossier italien Bertone se trouvait une petite anglaise fabriquée par la célèbre maison transalpine pour le compte de BMW, la première version de la JCW GP, reconnaissable à ses rétros rouge, son kit carrosserie spécifique, son inscription GP sur la prise d’air et l’absence de banquette arrière. Extrême pour l’époque, elle parait aujourd’hui presque discrète en comparaison avec la génération actuelle !
Mini Cooper S JCW GP, Photo : GME
Au final, ce flashback sur l’édition 2006 du Mondial me rappelle plein de bons souvenirs, d’une époque pas si lointaine mais qui semble révolue. Mais restons positifs en gardant à l’esprit que ces autos neuve à l’époque s’échangent pour certaines aujourd’hui pour une fraction de leur prix sur le marché de l’occasion, une bonne raison d’en profiter pour se faire plaisir à moindre coût.
En espérant que cet article vous ait plu, en attendant le prochain, n’oubliez pas, vivez pleinement la passion automobile.